Loin du bruit...

Le travail de Flavie Cournil est tout sauf bruyant…
Bruissant tout au plus :
Des matières douces au regard, des lignes courbes,
Pas d’éclats, pas d’angles vifs.
Rien ne brille, rien ne coupe.

La cire fuse doucement dans la trame du papier,
Le verre devient opaque comme si la lumière était enfouie à l’intérieur,
Le pigment s’endort dans la chaux.
Il n’y a pas d’affirmation : tout se passe comme si la netteté des contours était apaisée par l’absence de détails.
L’œuvre de Flavie Cournil ne se construit pas sur l’invention de dispositifs très compliqués. On a l’impression que les matières trouvent à s’incarner de la manière la plus naturelle qui soit.
C’est justement la simplicité des processus qui fait la grâce de ce travail.

Que nous raconte l’artiste ?
Qu’y a-t-il sous ce tertre qui apparaît de manière récurrente dans son œuvre ? De quoi est-il question ? Est-ce notre mémoire qui affleure ? Y a-t-il eu un enfouissement ? Un enterrement ? Une naissance qui s’annonce peut-être ? Lente érosion ou lente gestation ?
Voilà une artiste qui nous pousse à nous interroger en posant sous nos yeux apaisés des indices infimes, des signes mystérieux. Flavie Cournil nous ouvre un espace silencieux et feutré : à nous de prendre le temps de nous y arrêter.
Cécile Bourgoin-Odic juillet 2007